Sick. [ Ian. ]

Nous étions mardi soir, il ne devait pas être loin de 23 heures et quart, ou quelque chose comme ça. Tous les élèves dormaient surment tranquillement dans leur chambre. Cloe, elle, accourait en vitesse dans les toilettes, ne faisant même pas attention au fait qu'elle venait d'entrer dans celles des hommes et non des femmes. On remarque facilement, vous allez me dire, oui, mais moins lorsqu'on est malade. Elle ouvrit rapidement une porte d'une des toilettes et pencha sa tête par dessus. Pas très classe, j'avoue. Dans la journée, elle avait pris un comprimé que le médecin lui avait prescrit pour ses migraines répétitifs. Bizzarement, ce médicament avait quelques efftets secondaires sur elle. Il ne stoppait pas ses maux de tête et lui donnait envie de vomir, en plus. Elle resta assise, adossée contre le mûr, la tête en arrière, la porte était restée ouverte. Elle détestait cet espèce d'état semi-comateux dans lequel elle vassouillait. Elle était creuvée, et avait faim. Oui, elle creuvée la dalle, si je puis dire, mais rien qu'à l'idée d'imaginer de la nourriture devant elle, cela lui donnait envie de pencher sa tête par dessus la cuvette, AGAIN. Elle murmura des trucs à elle-même, des trucs incompréhensibles. Cela faisait une heure qu'elle était-ici. Elle n'en pouvait plus. Minuit et quart. Des signes de fatigues commencaient à se dessiner sur son visage pâle et tout blanc. Elle ferma progressivement ses yeux peu à peu. Elle aurait pu s'endormir ici. Oui, elle aurait pu. Si seulement une voix moqueuse ne l'avait pas réveillée.

Quelle ne fut pas la surprise de Ian lorsqu'il vit Cloe, ici, dans ce lycée, l'endroit où il pensait ne connaitre personne. Elle semblait être vraiment mal en point. Malgré ce petit détail, qui ne semblait d'ailleurs pas le déranger, il eu un petit rire moqueur. Non à cause du fait de retrouver son ex petite-amie ici, mais plutôt l'humour de la situation. Oui, son ex petite-amie, il l'a rencontré un été, il y a de cela ( presque ) deux ans, alors qu'elle était en vacances avec sa famille. Rien ne pouvait alors les séparer, ils passaient leurs journées ensemble, à flâner, à s'embrasser langoureusement devant la mer bleue, ou encore couchés sur le sable, à regarder le soleil se coucher. Ian était amoureux d'elle. Ainsi, pour la première fois de sa vie, il ressentait ce sentiment bizarre, qui fait que la personne vous manque tout le temps, que vous ne pensez qu'à elle, qu'elle soit ou non avec vous, le sentiment qui fait que vous avez mal au ventre quand elle n'est pas là. Seulement, Cloe, elle, semblait n'être avec lui que pour passer le temps, du moins, c'est ce que disait sa meilleure amie, qui avait été invitée à les accompagner. Les deux filles n'ayant pas d'arguments, et ne faisant que nourrir la curiosité et le doute de Ian, il préfèra s'enfermer dans la maison de ses parents, jusqu'à leur départ. Son amie disait-elle la vérité où était-elle seulement jalouse que Ian ne passe plus de temps avec elle ? Cloe était-elle sincère ? Sans lui laisser le choix, cette dernière préféra rompre avec lui, car il ne lui faisait pas confiance et doutait de son amour pour lui. Même scénario concernant Julie, qui était son amie depuis maintenant plus de 5 ans, elle a refusé de lui parler dès leur retour en Californie, malgré les nombreuses tentatives de réconciliation du jeune homme. Et Ian en a toujours voulu à Cloe, celle qui serait, selon lui, la cause de cette amitié brisée.

- Dis moi que je rêve ...

dit Ian en regardant la jeune fille, à motié endormie sur le sol crasseux des toilettes.

Crasseux? Et encore, ça n'est qu'un euphémisme, le mot est faible. Il était bien plus que répugnant. On pouvait même apercevoir des marques de chaussures pleines de terre. Enfin Cloe ne préférait pas s'attarder dessus, elle regardait plutôt le mur en face d'elle en esseyant d'oublier à quel point elle avait la nausée. Il y avait aussi un petit miroir sur ce mur. (comme quoi les garçons sont pires que les filles, parfois. ) Elle voyait son visage fatigué dans cette glace. Tout ce qu'elle voulait c'était dormir, et que ce mal de coeur lui passe. Seulement elle était bien trop fatiguée pour aller se trainer jusqu'à sa chambre.
" Dis moi que je rêve. "
" Carter? " pensa-t-elle tout fort sans vraiment s'en rendre compte. Elle avait reconnu sa voix, puisqu'elle avait à moitié les yeux ouverts. (Ou à moitié fermés, au choix. ) Elle tourna son visage de façon à mieux le voir. Sa joue était collé sur la faillance glacée des toilettes." J'aurais préférée qu'on se revoit dans une autre circonstance. " Elle avait dit ça d'une voix faible. Lui, étant assez grand et elle assise, elle était obligée de lever la tête pour le regarder.

Toujours aussi surpris, quelques minutes plus tard, Ian ne put s'empêcher de rire, une dernière fois. Il toucha le sol avec son majeur : il était couvert de taches, vertes, parfois noires, mais cela devait être là depuis pas mal de temps, ça ne risquait donc plus de le salir. Ian s'assit à côté de Cloe, à sa droite. Malgré le mal que la jeune fille avait pu lui causer dans le passé, il ne l'avait jamais oublié. On n'oublie jamais la première femme qu'on aime. Elle semblait avoir besoin d'aide, et lui n'était pas d'humeur à dormir ce soir, surtout après cette rencontre très .. inattendue ! Il la regarda droit dans les yeux, le regard moqueur avant de dire :

- Qu'est ce qui a bien pu te mettre dans cet état là ? Tu as brisé un cœur, encore une fois, et il te le fait payer ?

La jeune fille le regarda, les yeux toujours à moitié fermés. Il ajouta alors soudainement :

- Tu n'est quand même pas .. malade ?

C'était sans doute la fièvre qui la faisait délirer, ou le comprimé. Enfin dans tous les cas, c'était la même chose, Ian NE pouvait pas être dans le même lycée qu'elle. C'était impossible. C'est ce qu'ell pensait, jusqu'à ce qu'il lui demanda si elle avait brissé un coeur, une nouvelle fois. C'était encore pire que de se prendre une énooorme claque dans la gueule. Il venait, en l'espace de deux secondes, lui remémorait leur histoire, du début à la fin. Ian et Cloe, ou plutôt comment passer du paradis à l'enfer "grâce" à une amie jalouse et possesive? Malgré le peu de force qu'elle avait, elle lui cria presque dessus en lui lançant un " Espéce d'idiot, evidemment que je suis .. " elle se retourna aussitôt vers les toilettes, sans avoir le temps de finir sa phrase. Je ne vous décris pas la scéne, c'est bien trop dégoutant et tout le monde sait comment ça se passe quand quelqu'un est malade, hein. Razz

Il avait sa réponse maintenant. Si il avait été un tant soit peu sympa, il lui aurait tenu les cheveux, seulement il avait l'air de bien lui en vouloir. Mais Cloe aussi, ça donnait donc deux caractères éléctriques l'un en face de l'autre. C'était pas joli.

Malgré la rancœur qu'il avait envers la jeune fille, Ian ne pouvait s'empêcher de se sentir mal. Elle semblait être de plus en plus mal en point, et avait besoin d'aide. Et à cette heure-ci, les seules personnes qui veillent encore, sont dans leurs chambres .. D'un mouvement assez bref, Ian se leva, et tout en souriant, tendit la main à la jeune fille, toujours assise.

- C'est pas le meilleur endroit pour discuter .. ni quoi que ce soit. Et ce n'est pas en restant dans cet endroit répugnant que tu vas aller mieux. Viens.

Il ne savait pas où il allait l'emmener, mais encore faudrait-il qu'elle veuille venir avec lui. La jeune fille ne semblait pas l'entendre. Il s'abaissa alors à son niveau pour lui chuchoter dans les oreilles :

- Heeho, tu m'entends ? Cloe ?

Ne lui laissant pas le choix, il commença par la soulever du sol en la tenant par la taille. Il était désormais résigné à la sortir des toilettes, qu'elle le veuille ou non.

( J'ai mis le temps, désolée. Embarassed

)

Ian avait beau lui parler, à vrai dire, elle ne réagissait pas. C'était un peu comme si elle ne pouvait pas lui répondre, dans le sens où elle était bien trop fatiguée et complétement HS. Bien qu'elle avait les yeux à moitié fermés, elle vu Ian se rapprochait d'elle, pour lui dire quelque chose à l'oreille. Soudain, malgré sa fatigue, elle se rappella les soirées d'été où ils passaient leur temps à se raconter des bêtises au coin de l'oreille. Enfin maintenant, cette période était bel et bien révolue pour Cloe. Elle avait fait sans lui depuis maintenant deux ans, ça n'allait pas être maintenant qu'il allait lui sauver la vie, entre guillemets. Tout ce qu'elle voulait, c'était le repouser, seulement avec le peu de force qu'elle avait dans les bras, elle se contenta de lui sortir quelques mots presque inaudibles.

J'ai pas besoin de toi.

C'était dit d'un ton assez gentil et calme. En clair, ça ne voulait pas dire " Casse toi, pauvre c*n! " Mais visiblement, Ian avait l'air determiné à la sortir de là et de l'emmener je ne sais où...
Elle passa ses bras autours du cou de Ian, et malgré le fait qu'elle pensait le détester, elle avait la désagréable impression de se sentir en sécurité, avec lui.